La Caravane du goût
 

Tout le monde peut faire apparaître un lapin

Tout le monde peut faire apparaître un lapin

Allocution prononcée lors du lancement de croquarium – 20 mai 2015

 

Jeunes Pousses célèbre ses 10 ans. Et moi, je les regarde s’enraciner depuis plusieurs années dans le champ de la promotion de la santé et des saines habitudes de vie au Québec. J’ai été leur marraine de lancement des Plaisirs de la table en 2009, supporter de leurs demandes de fonds, préfaceuse de leur Guide de jardinage avec mon ami Ricardo, et témoin – avec vous tous aujourd’hui – de leur métamorphose. La chenille est devenue un beau papillon : croquarium.

Depuis plus de 25 ans, je fais de l’éducation en nutrition et de la vulgarisation scientifique à la télévision, à la radio et dans les médias écrits. Au cours de ma carrière, j’ai constaté les efforts déployés par différents intervenants pour améliorer la santé des enfants et de leurs familles, et ceux de Jeunes pousses ont retenu mon attention. Parce que ses créateurs voulaient offrir au plus grand nombre des ressources concrètes pour développer, dès la petite enfance, de saines habitudes et des attitudes positives face aux aliments et aux repas.

Je dis toujours que se nourrir, ça commence bien avant l’assiette. Quand on pense à ce qu’on a envie de manger. Quand on va choisir ses aliments au marché ou dans son potager. Qu’on les prépare et qu’on les cuisine. Qu’on dresse la table. Qu’on essaie de faire une jolie présentation. Bon…

Ça ne marche par toujours comme on le souhaiterait – comme le chef à la télévision – mais l’intention est là!

Manger, c’est un acte essentiel, mais c’est aussi un des grands plaisirs de la vie. Peu importe son âge. Se nourrir pour moi, c’est beaucoup plus que de procurer à son corps l’énergie et les nutriments essentiels à son bon fonctionnement. C’est un geste d’amour. Un lien affectif qui nous unit les uns les autres. Un sentiment rassurant d’appartenance et d’attachement.

Comme si ce n’était pas suffisant, se nourrir à partir d’ingrédients de base, le moins transformés possible, c’est aussi très bon pour la santé physique et mentale! Comprendre d’où viennent nos aliments, comment poussent nos fruits et nos légumes, c’est apprendre à nos enfants à pêcher, plutôt qu’à leur donner du poisson, même s’il est riche en protéines et en bons
omégas-3.

Vous savez, tout le monde aime la magie! Jardiner quand on est enfant, c’est planter ses deux mains dans le sol et se salir parce que c’est joyeusement permis. C’est surprendre un ver de terre ou une autre sympathique bestiole et la laisser faire son boulot. C’est respirer l’odeur de la bonne terre noire et apprendre à la respecter. C’est manier de vrais outils, comme les grands, et apprendre la valeur du travail.
C’est manipuler des plants, des fleurs, des herbes fines et fragiles tout en s’émerveillant de leur vitalité. C’est prendre son petit arrosoir et nourrir l’espoir de voir ses efforts récompensés.

Et quand les premières pousses se montrent finalement le bout du nez, c’est le triomphe du merveilleux. Le truc du chapeau. La preuve que tout le monde peut faire apparaitre un lapin. Même sur un tout petit balcon.

Longue vie à Croquarium et encore beaucoup de magie au rendez-vous!

Hélène Laurendeau
helene.laurendeau@croquarium.ca

nutritionniste et collaboratrice Magazine et émission Ricardo (Radio-Canada)

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